Analyse sur la gestion communale à Gorée
Une des Communes les plus en vue du point de vue de l’expérience de la décentralisation et de la gestion locale au Sénégal, l’île de Gorée est souvent sur la sellette avec chaque événement, programme ou activité suivie de près par l’opinion et toujours largement relayée par la presse. Placée comme en vitrine de la pratique de la décentralisation, jamais depuis plus de quatre décennies, la gestion de l’île avec l’engagement de ses dirigeants n’aura suscité autant de mobilisation, de sympathie, d’intérêts et d’ouverture sur le monde entier. Mais elle entretient également des appétits féroces et des convoitises de tous ordres.
Il est vrai que les enjeux sont ici énormes et les responsabilités ainsi que les charges sont exaltantes, mais la mission est aussi exigeante et difficile. Et les Goréens ne s’y sont pas trompés, qui ont misé sur une équipe conduite par un homme qui a fait de la rigueur de la droiture et du don de soi, ses principes cardinaux. Ainsi rien n’est arrivé jusqu’ici à le déstabiliser ni à le faire reculer, ni les contraintes et les rigueurs de la charge, ni les calomnies et les attaques sournoises. Les Goréens lui témoignent encore davantage leur confiance et leur sympathie et même les autorités du pays lui apportent leur soutien.
Fort heureusement, car hélas, depuis quelques temps une certaine presse se fait l’écho d’un dirigeant politique farouchement décidé à chasser l’édile de Gorée de son siège et avant l’échéance de son mandat. Des articles qui décrient la gestion du Maire de Gorée sont distillés avec une régularité calculée et les auteurs s’en prennent également à la personne du Maire, à sa probité, à son honnêteté. Dans la même veine les populations de l’île y sont dépeintes soit comme des résignés endurant stoïquement une situation de précarité et même d’extrême pauvreté qu’on les fait subir, soit comme des agneaux acceptant docilement qu’on les conduise à l’abattoir et qu’on les sacrifie sur l’autel de l’enrichissement d’un groupuscule de personnes. Pêle-mêle les articles évoquent des cas de marchés de gré à gré, des accords conclus avec des entreprises tierces, une absence d’agent comptable et de tenue de comptabilité, tout cela au grand dam des intérêts des populations et des enjeux du développement local. Ils énumèrent également les biens matériels du Maire comme pour mieux étaler un enrichissement que lui aurait permis son statut de Maire. Davantage, cette presse d’un autre temps va jusqu’à donner des montants qui sont en fait ridicules et ne sont fondés sur aucune réalité tangible.
Et c’est là que la teneur des articles interpelle notre sens commun, car sur un sujet aussi intéressant que la gestion de l’équipe municipale en charge de Gorée depuis 2002, il est désolant de relever que cette presse s’en tienne à des accusations gratuites que ne vienne étayer aucune preuve et à des spéculations qui prouvent nettement qu’ils ignorent tout de la gestion de la Commune de Gorée.
Donc, qu’on écrive que les populations réclament le départ du Maire, avec des titres fallacieux du genre “ Gestion calamiteuse du Maire de Gorée - Une Délégation Spéciale pour sauver l’île ” ne relève que d’une sorte d’utopie qu’on nourrit à la manière d’un Iznogood voulant devenir Khalife à la place du Khalife. C’est aussi un fantasme qu’on projette sur les populations au nom de qui on prétend agir ou parler alors qu’en fait on n’est mû que par ses intérêts personnels et par son égoïsme exagéré. Et les journaux qui versent dans cette tromperie ou participent à cette cabale exploitent en fait le créneau porteur du nom Gorée qui fait courir, qui fait vendre, même une feuille de chou. Ce n’est donc nullement la voix des Goréens qui est engagée dans cette démarche mesquine et fourbe d’invoquer une Délégation Spéciale pour sauver l’île.
Au contraire Gorée a trouvé au soir du 12 mai 2002 un Conseil engagé à la cause de son vécu et de son développement. Dans la foulée de la Délégation Spéciale en charge d’administrer l’île de janvier à juin 2002 et dirigée à l’époque par Monsieur Mamadou NDOYE, un autre fils méritant de Gorée, l’actuelle équipe manage à partir des dispositions de la loi sur la décentralisation en regard des prérogatives des Communes et du respect des modes de procédures et de la tenue de comptes avalisés par le contrôleur de l’Etat. Si fait qu’après deux missions des équipes de l’inspectorat d’Etat en 2003-2004 puis en 2006-2007, rien, absolument rien n’est reproché à la gestion et aux procédures. Cette orthodoxie vaut à l’île de Gorée d’être citée en exemple des Communes qui ont su faire leurs les perspectives du développement local à partir de l’engagement citoyen et en s’appuyant sur la coopération décentralisée.
La séance de restitution bilan de la gestion 2002-2007 que le Conseil municipal de Gorée a organisé le 16 février 2008 avec la participation des populations constitue une parfaite illustration d’acte citoyen et de gestion transparente. Alors comment peut-on reprocher une mauvaise gestion à une équipe qui opte de s’adresser à ses mandants pour présenter un bilan ? L’expérience est quasi unique au Sénégal pour être saluée et faire école.
Pour en revenir au mandat de l’équipe en place, il faut souligner que des sessions du Conseil municipal sont régulièrement tenues et ouvertes au public. Des budgets examinés, votés et exécutés tous les ans. Des programmes à caractère social, culturel, de santé communautaire, d’éducation, de formation, de protection de l’environnement sont définis et réalisés en partenariat avec les organisations communautaires de base (OCB), les forces vives et les partenaires au développent. Ainsi l’île connaît une audience et une notoriété qui stimulent ses populations et renforcent leurs capacités à entreprendre et à vaincre l’adversité. Ce ne sont pas des groupes miséreux et opprimés comme on a bien voulu le faire croire. Certes ils éprouvent comme l’ensemble des Sénégalais les contrecoups de la conjoncture économique, mais ils ont conscience de leur force et font confiance au Maire Augustin Senghor qu’ils savent dévoué à eux et à l’identité insulaire.
Comme un seul homme les Goréens sont aussi debout pour garder les acquis et pour préserver leur patrimoine. A l’exemple des épisodes mémorables où l’on voulût leur enlever un privilège mérité ou leur imposer une situation injustifiée, ils sont décidés à défendre leur Maire, à constituer pour lui un rempart contre les comploteurs de l’ombre.
Gorée a été, est et sera par les Goréens et non par des entités abstraites et infondées brandies par quelques politiciens en mal de légitimité et de représentativité.
Gorée croit aux hommes et aux femmes qui prennent des initiatives dans le sens de l’intérêt commun, du devenir commun, du vécu communautaire. Des hommes et des femmes qui travaillent à créer des infrastructures, à développer des potentiels, à préserver le patrimoine, à le vivifier et à le mettre au service de la communauté.
« Revit Gorée toujours ! »
Le Collectif des Associations de Gorée