Rapports avec Dakar : Gorée veut une nouvelle approche

Publié le par Itiou

Gorée sent l’odeur de l’argent tiré de l’exploitation de la chaloupe mais n’en tire pas profit. Les retombées vont directement au Port autonome de Dakar (Pad), si l’on en croit Me Augustin Senghor, maire de l’île. D’après ses explications, le Pad, la ville de Dakar et l’Etat étaient liés par une convention qui date de 1976 au terme de laquelle la puissance publique subventionnait les activités de la chaloupe à hauteur de 60%, le reste (40%) étant pris en charge par la mairie de Dakar. L’objectif était de faciliter le déplacement des populations de l’île et des autres visiteurs du site historique. En 1978, Gorée est déclarée par l’Unesco patrimoine culturel mondial. L’occasion pour elle de densifier une orientation touristique capable de générer des activités économiques. Toutefois, le changement de statut ne touche pas aussitôt à la convention, le Pad gardant la gestion de la traversée dans ses attributions. Et aujourd’hui comme hier, ajoute Me Senghor, «les textes ne parlent ni de bénéfices tirés de ce trafic ni ne prévoient de partage de ces bénéfices». En réalité, relève un fonctionnaire du Pad, «les charges sont partagées» (si elles existent). Aujourd’hui, Me Augustin Senghor se désole de l’arrêt de la subvention dont bénéficiait l’île de Gorée et qui se chiffrait à 20 millions de francs Cfa par an. Supprimée depuis 2004, elle a aggravé les difficultés financières de la municipalité qu’il dirige depuis 2002. C’est pourquoi, l’un de ses combats a trait au rétablissement de l’aide municipale, une revue des modalités d’exploitation de la traversée, et la redéfinition d’un nouveau cadre juridique organisant les liens entre l’île et la ville de Dakar d’une manière générale. Car pour l’heure, se plaint Me Senghor, «nous ne recevons rien des bénéfices de la traversée».


Le Quotidien du 15-06-2009

Publié dans Actualité

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